Point de vue sur la QVCT des professionnels de l’IT
Lyon, le 14 octobre
Etude : La qualité de vie au travail dans l'IT – Comment fidéliser des talents très mobiles malgré un haut niveau de satisfaction ?
Dans un marché du travail IT particulièrement tendu, Coexya mené une étude pour comprendre les véritables attentes des professionnels du secteur en termes de Qualité de Vie au Travail. Dans cet article, Carine GROZ, responsable Marketing et Communication de Coexya, revient sur les grands enseignements et identifie quelques leviers clés pour fidéliser les talents du secteur.
La qualité de vie au travail (QVT) est au cœur des préoccupations de nombreuses entreprises, notamment dans le secteur de l’IT. Pourtant, peu d’études offrent une vision détaillée de la manière dont les professionnels de ce secteur perçoivent leur quotidien au travail. C’est pourquoi nous avons mené une enquête auprès de plus de 1 200 professionnels de l’IT afin de mieux comprendre leurs attentes, leurs niveaux de satisfaction, et les leviers à actionner pour améliorer leur bien-être. Les résultats révèlent un paradoxe frappant : un haut niveau de satisfaction générale, mais une fidélité étonnamment faible.
Un niveau de satisfaction élevé, mais une fidélité en question
Première surprise : 92 % des professionnels de l’IT se disent satisfaits de leur qualité de vie au travail. Ce taux est supérieur à la moyenne des autres secteurs en France. À première vue, le secteur semble donc répondre aux attentes de ses talents. Pourtant, 36 % des répondants envisagent de changer d’emploi dans les deux prochaines années.
Ce constat met en évidence que la satisfaction, bien qu’importante, ne suffit pas à garantir la fidélité. Le turnover élevé dans l’IT ne reflète pas forcément un malaise, mais plutôt des dynamiques complexes. Les opportunités de carrière, la rémunération et la quête de sens jouent un rôle majeur dans la décision de rester ou de partir.
Les jeunes talents : le sens du travail, critère n°1 pour un nouvel emploi
Les moins de 30 ans, qui représentent souvent l’avenir des entreprises, sont particulièrement révélateurs. Nos résultats montrent qu’ils sont 94 % à être satisfaits de leur qualité de vie au travail, un chiffre encore plus élevé que la moyenne. Cependant, ils sont aussi les plus enclins à quitter leur poste : 47 % d’entre eux envisagent un changement d’emploi dans les deux ans.
Ce paradoxe illustre les nouvelles attentes de cette génération : au-delà de la satisfaction professionnelle, ils recherchent un sens dans leur travail. Ce dernier n’est plus uniquement une source de revenu, il doit correspondre à leurs valeurs personnelles et leur offrir des opportunités de développement. La flexibilité, l’autonomie et la capacité à travailler sur des missions ayant un impact sont devenues des critères essentiels.
Les ESN : une satisfaction inattendue dans un environnement exigeant
Autre enseignement surprenant : les salariés des Entreprises de Services Numériques (ESN) sont tout aussi satisfaits de leur qualité de vie au travail que leurs homologues travaillant dans d’autres types de structures. Cela contraste avec l’image souvent perçue des ESN comme des environnements instables, perçus comme plus exigeants.
Malgré la jeunesse de leurs collaborateurs et le rythme intense des projets, les ESN parviennent à offrir un cadre de travail satisfaisant. Cependant, la volatilité y reste élevée, probablement en raison de la perception d’instabilité des missions et de la quête perpétuelle de nouveaux projets en adéquation avec les aspirations des jeunes talents.
Un modèle de travail à réinventer
Les enseignements de cette étude soulignent la nécessité de faire évoluer le modèle de travail dans l’IT. Flexibilité, autonomie et équilibre entre vie professionnelle et personnelle sont désormais des attentes fondamentales. Pour rester compétitives et attirer les meilleurs talents, les entreprises doivent adapter leurs politiques internes.
Pour répondre à ces défis, plusieurs actions s’imposent :
- Aligner les missions sur les valeurs et attentes personnelles des employés : Proposer des projets ayant du sens et permettant aux collaborateurs de s’investir pleinement devient une priorité pour fidéliser les talents.
- Encourager une culture managériale plus humaine : Les relations avec le management sont un levier crucial pour renforcer l’engagement et réduire les intentions de départ.
- Favoriser la formation continue et l’accès aux technologies de pointe : Les talents de l’IT recherchent des opportunités d’évolution rapide. En leur offrant des formations continues et des projets innovants utilisant des technologies émergentes, les entreprises peuvent diminuer le risque de départ vers d’autres horizons.
- Repenser les avantages et la vie d’entreprise : Bien que la rémunération soit un critère central, les avantages non financiers offerts par l’entreprise jouent un rôle clé dans la fidélisation des talents. Proposer des options de télétravail, des programmes de bien-être (physique et mental), ou encore des activités extra-professionnelles, contribue à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
L’étude révèle que, malgré une qualité de vie au travail élevée, le secteur de l’IT doit adapter son modèle pour retenir ses talents. La flexibilité, l’évolution professionnelle et le sens du travail sont devenus des éléments cruciaux. Il est désormais temps pour les entreprises d’ajuster leurs pratiques et de répondre aux nouvelles aspirations des collaborateurs. Ce n’est plus seulement une question de satisfaction, mais de réengagement dans un monde du travail en pleine transformation.
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